Présentation

L'unité M2iSH (Microbes, Intestin, Inflammation et Susceptibilité de l'Hôte), UMR 1071 Inserm/Université Clermont Auvergne/USC 1382 INRAE, est une Unité Mixte de Recherche entre Inserm, INRAE et Université Clermont Auvergne (UCA).

Cette unité (composée d'une équipe) comprend environ 60 personnes, dont une quarantaine de titulaires, avec Mathilde Bonnet (UCA) comme Directrice d’Unité (DU) et Hang Nguyen (Inserm) comme Directrice d’Unité Adjointe (DUA). Les enseignants-chercheurs de l'unité M2iSH appartiennent à 3 composantes (IUT, Faculté de Médecine et Faculté de Pharmacie). Le CHU de Clermont-Ferrand, France, est également pleinement impliqué dans cette unité avec l’intégration des cliniciens des services cliniques de Gastro-entérologie, de Chirurgie Digestive et de Médecine Interne. La présence dans notre laboratoire de jeunes médecins en thèse permet de développer des projets de recherche translationnelle. Notre unité de recherche a été labellisée Inserm en 2012 et est également "Unité Sous Contrat" de l'INRAE (USC-1382) depuis 2005.

Concernant son organisation fonctionnelle, l’unité M2iSH s’appuie sur un comité de direction constitué de cinq membres : Mathilde Bonnet (DU, PU-UCA), Hang Nguyen (DUA, CR Inserm), Adeline Sivignon (IR, IUT-UCA), Anthony Buisson (PU-PH, CHU Clermont-Ferrand) et Richard Bonnet (PU-PH, CHU Clermont-Ferrand).
 

L’unité M2iSH s’intéresse à l’étude de la piste infectieuse dans l’étiologie des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et du cancer colorectal. En particulier, l’unité s'articule autour de trois axes de recherche interactifs :

Axe 1 : Exploration de la virulence et la résistance aux antibiotiques des Escherichia coli pathobionts impliqués dans des pathologies chroniques intestinales, telles que la maladie de Crohn et le cancer colorectal (Responsable Thématique : Richard Bonnet).

Axe 2 : Etude de la susceptibilité de l’hôte à l’infection par les E. coli pathobionts impliqués dans des pathologies chroniques intestinales (Responsables Thématique : Hang Nguyen et Jérémy Denizot).

Axe 3 : Développement de nouveaux biomarqueurs et de thérapies personnalisées innovantes (Responsables Thématique : Mathilde Bonnet et Anthony Buisson).
 


Histoire

Le Pr. Arlette Darfeuille-Michaud a créé en 1994 et dirigé un groupe de recherche intitulé "Pathogénèse bactérienne intestinale" dans le laboratoire de bactériologie des Facultés de Médecine et de Pharmacie EA3844 dirigé successivement par les Pr. J. Cluzel, J. Sirot et C. Forestier. Ce groupe de recherche s'est intéressé à la piste infectieuse des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), dont la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique, qui représentent un véritable problème de santé publique dans les pays industrialisés. En montrant pour la première fois en 1998 que la muqueuse iléale des patients atteints de la MC était anormalement colonisée par des Escherichia coli, notre groupe de recherche a rapidement été reconnu au niveau international dans le domaine du rôle des micro-organismes dans l'étiologie de la MC. Nos travaux ont été à l'origine de la découverte, en 1999, d'un nouveau pathovar que nous avons appelé AIEC pour "Adherent-Invasive E. coli", un nouveau groupe d'E. coli pathogènes associés à la MC. En 2004, une nouvelle étude a mis en évidence une prévalence de 35% de patients porteurs de ces bactéries dans une cohorte française. Ces résultats ont été confirmés par plusieurs équipes à travers le monde en utilisant différentes cohortes, et notre équipe de recherche a été pionnière dans la découverte de ces souches AIEC colonisant la muqueuse intestinale des patients atteints de la MC. Ces travaux nous ont permis d'obtenir le label JE2526 Jeune équipe intitulé "Evolution des bactéries pathogènes et susceptibilité génétique de l'hôte" en 2008.

La période 2008-2011 a été un pas vers la labellisation Inserm. Chez les patients atteints de la MC iléale, nous avons montré une surexpression des molécules CEACAM5 et CEACAM6. CEACAM6 agit comme un récepteur pour les pili de type 1 exprimés par les pathogènes AIEC qui colonisent la muqueuse iléale des patients atteints de la MC en interagissant avec les résidus mannose exposés sur la glycoprotéine CEACAM6. Ce travail fait l'objet d'un brevet qui a conduit à plusieurs accords de coopération avec des partenaires industriels pour développer de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant cette interaction. Au cours de cette période, nous avons également montré le rôle clé joué par le processus autophagique dans le contrôle de la prolifération des bactéries AIEC dans les cellules épithéliales intestinales ou les macrophages. Par ailleurs, les patients atteints de MICI présentent un risque élevé de développer un cancer colorectal (CCR). Ainsi, parallèlement à nos études sur la piste infectieuse dans la MC, nous avons analysé si une telle piste existe dans le CCR en collaboration avec des médecins du service de chirurgie et d'oncologie digestive de l'hôpital universitaire de Clermont-Ferrand.