Présentation

L'UMR U1071 Inserm/Université Clermont Auvergne/USC 2018 INRA, M2iSH (Microbe, Intestin, Inflammation et Susceptibilité de l'Hôte) s'intéresse à l'étude de la piste infectieuse dans l'étiologie des maladies inflammatoires aiguës et chroniques de l'intestin et plus récemment du cancer colorectal.

Cette unité (composée d'une équipe) comprend environ 40 personnes, dont 14 enseignants-chercheurs de l'Université d'Auvergne appartenant à 3 composantes (IUT, Faculté de Médecine et Faculté de Pharmacie) et un chercheur du CR2 Inserm. Le CHU de Clermont-Ferrand, France, est également pleinement impliqué dans cette unité avec les services cliniques de Gastro-entérologie, de Chirurgie Digestive et de Médecine Interne. La présence dans notre laboratoire de jeunes médecins en thèse permet de développer des projets de recherche translationnelle. Notre unité de recherche a été labellisée Inserm en 2012 et est également "Unité Sous Contrat" de l'INRA (USC-2018) depuis 2005.

Le Pr. Arlette Darfeuille-Michaud a créé en 1994 et dirigé un groupe de recherche intitulé "Pathogénèse bactérienne intestinale" dans le laboratoire de bactériologie des Facultés de Médecine et de Pharmacie EA3844 dirigé successivement par les Pr. J Cluzel, J. Sirot et C. Forestier. Ce groupe de recherche s'est intéressé à la piste infectieuse dans les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), dont la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique, qui représentent un véritable problème de santé publique dans les pays industrialisés. En montrant pour la première fois en 1998 que la muqueuse iléale des patients atteints de MC était anormalement colonisée par Escherichia coli, notre groupe de recherche a rapidement été reconnu au niveau international dans le domaine du rôle des micro-organismes dans l'étiologie de la MC. Nos travaux ont été à l'origine de la découverte, en 1999, d'un nouveau pathovar que nous avons appelé AIEC pour "Adherent-Invasive E. coli", un nouveau groupe d'E. coli pathogènes associés à la maladie coeliaque. En 2004, une nouvelle étude a mis en évidence une prévalence de 35 % de patients porteurs de ces bactéries dans une cohorte française. Ces résultats ont été confirmés par plusieurs équipes à travers le monde dans différentes cohortes, et notre équipe de recherche a été pionnière dans la découverte de ces souches AIEC colonisant la muqueuse intestinale des patients atteints de la MC. Ces travaux nous ont permis d'obtenir le label JE2526 Jeune équipe intitulé "Evolution des bactéries pathogènes et susceptibilité génétique de l'hôte" en 2008.

La période 2008-2011 a été un pas vers la labellisation Inserm. Chez les patients atteints de MC iléale, nous avons montré une surexpression des molécules CEACAM5 et CEACAM6. CEACAM6 agit comme un récepteur pour les pili de type 1 exprimés par les pathogènes AIEC qui colonisent la muqueuse iléale des patients atteints de MC en interagissant avec les résidus mannose exposés sur la glycoprotéine CEACAM6. Ce travail fait l'objet d'un brevet qui a conduit à plusieurs accords de coopération avec des partenaires industriels pour développer de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant cette interaction. Au cours de cette période, nous avons également montré le rôle clé joué par le processus d'autophagie dans le contrôle de la prolifération des bactéries AIEC dans les cellules épithéliales intestinales ou les macrophages. Par ailleurs, les patients atteints de MICI présentent un risque élevé de développer un cancer colorectal (CCR). Ainsi, parallèlement à nos études sur la piste infectieuse dans la MC, nous avons analysé si une telle piste existe dans le CCR en collaboration avec des médecins du service de chirurgie et d'oncologie digestive de l'hôpital universitaire de Clermont-Ferrand.